Camp de travail pour éléphants

[L’intérêt de ce type de structure est ambigu de même que le choix de le visiter : d’un côté on entretient un système d’exploitation d’animaux qui n’ont rien demandés, de l’autre, les éléphants sont peut-être mieux ici que dans les bois à trimer et les ressources qu’ils rapportent doivent leur bénéficier au moins un peu. Aujourd’hui je ne suis pas sûr que je reproduirai l’expérience. D’ailleurs, j’ai toujours évité ce genre d’« attraction » dans tous mes voyages suivants]

De bon matin, départ pour l'arrière pays vers Chiang Dao et son camp de travail pour éléphants. Il faut savoir que les éléphants ont deux "carrières" possibles en Thaïlande : soit se produire pour une foule de touristes enthousiastes et les balader pour leur faire plaisir contre quelques douceurs, soit travailler dans les bois pour transporter, pousser, tracter des troncs. Je pense que si j'étais un éléphant, je préférerais la première option. En tant que touriste, c'est en tout cas celle-là que j'ai choisie. Je prends donc « mon » éléphant à l'embarcadère sans avoir oublié auparavant d'accomplir les formalités : acheter du carburant. L'éléphant des camps de travail carbure en effet aux sucreries à savoir la canne à sucre et les bananes. Les éléphants de Chiang Dao sont biplaces et sont loués avec chauffeur. C'est parti pour une heure de promenade à travers la rivière, les bois et les collines. Régulièrement, une pause business est nécessaire pour acheter du ravitaillement pour notre gentil éléphant : le nôtre n'est pas trop capricieux mais l'éléphante de mon frère est gestante et ne veut pas redémarrer de ces haltes sans ravitaillement. Vraiment intelligent ces animaux :o) !

Rapidement, nous faisons connaissance avec le cornac qui fait étalage de sa culture européenne et française très étendue (plus que ma culture thaïlandaise en tout cas). Et c'est parti pour une promenade en musique : "Zizou! On est les champions, on est les champions ...". Et il joint les actions à la parole : notre éléphant en dépasse deux autres. L'appelant "Schumi", un sourire se dessine sur son visage.

Sans transition, un nouveau moyen de locomotion : le char à boeufs. Je me laisse glisser en queue de peloton pour prendre les autres équipages sur le départ en photo. Je me retrouve ainsi seul sur mon char de quatre places. Le luxe ! Nous traversons rapidement de somptueux paysages :

 

Troisième activité : le spectacle des éléphants. Au menu, d'abord une baignade pour être tout beau et tout propre.

 

Puis défilé en musique, un peu de sport pour maintenir la forme, une épreuve de force pour muscler la trompe et pour finir c'est l'heure du cours d'arts plastiques. C'est là que je me suis rendu compte qu'à côté de l'éléphant, je ne sais vraiment pas dessiner. Et Picasso, Van Gogh et Rembrandt vont pouvoir aller se rhabiller dans quelques générations. Ces toiles se vendent d'ailleurs à un prix plutôt élevé (autour de 50 à 100€ la toile) ! Pour nuancer le 1er paragraphe et malgré l’exploitation, il faut ainsi souligner qu'en Thaïlande un éléphant gagne mieux sa vie que la plus grande part de la population. Subissent-ils des sévices ? Difficile de le savoir quand on est seulement de passage mais avec un tel gagne-pain, ne vaut-il mieux pas être précautionneux ?

 

Sans répit, il est ensuite possible d’embarquer sur des radeaux en bambous et de descendre la rivière pour qui le souhaite. La navigation est paisible au ras de l’eau dans un cadre tropical.

 

Train de nuit pour retourner vers Bangkok. Ici, les horaires on ne connaît pas trop. Le wagon est initialement configuré en position de jour. Au moment du repas, deux agents viennent installer les tables pour manger puis les démontent une fois terminé. Enfin, une troisième personne installe les couchettes en suivant. J'ai partagé la mienne avec quelques cafards (le petit déjeuner ? Merci, mais moi je ne mange pas d'insecte). En dehors de ça, elle était très confortable.