Bangkok, la ville qui ne dort jamais

L’aéroport est à la taille de la ville : démesuré ! Dès le hall, on est déjà plongé dans l’ambiance avec de très belles statues traditionnelles.

La première chose marquante est la moiteur ambiante : celle de l’atmosphère et rapidement la vôtre. La ville grouille d’activité, le vrombissement des tuk tuks, des voitures et des bus constitue un fond sonore assourdissant. Sur l’eau, le fleuve Chao Phraya fait aussi office d’autoroute urbaine pour d’innombrables navettes fluviales. En peu de distance, on passe des bidonvilles aux tours de bureaux ou au quartier des centres commerciaux. Des petits commerces débordent sur les trottoirs et isolent régulièrement les passants de l’intense circulation de la ville.

Dans le suite de cet article, je vais me concentrer sur quelques sites phares de la capitale qu'il vous faudra si possible inclure dans votre découverte.

Le Grand Palais

Aujourd'hui il a perdu sa vocation politique (en dehors des réceptions protocolaires) pour ne conserver qu'une dimension religieuse. Il abrite toutefois dans son enceinte un sanctuaire et une statue hautement vénérée qui en font le principal lieu saint de Thaïlande. L'entrée à ce site est payante ... uniquement pour les étrangers d’où les deux files d'attente à l'entrée un peu comme dans les aéroports avant la douane.

La plupart des statues sont richement ornées d'or et de pierres précieuses avec un goût pour le détail poussé à l’extrême. L’expression et la couleur du visage reflètent les intentions bonnes ou mauvaises des divinités ou des démons bouddhistes.

Le clou de la visite (pour les occidentaux) ou du pèlerinage (pour les thaïlandais et les bouddhistes) est incontestablement le Wat Phra Kaeo ou Temple du Bouddha d'Emeraude. Pour pénétrer dans l'espace sacré, il faut d'abord se déchausser. On gravit alors quelques marches et entre à l'intérieur du temple où photos et films sont prohibés. Au fond de la salle, sur un autel surélevé de 11m, trône une statue de la taille du Manneken Pis bruxellois : 66cm de haut. Celle-ci est taillée dans l'émeraude et habillée de vêtements en or. La longueur de ces derniers varie au gré des saisons, ne cachant qu'une partie du torse ou la totalité. Pas le temps de s’appesantir : le flot nous pousse irrésistiblement vers la sortie. Là, un chaudron est rempli d'une sorte d'eau bénite. Les pèlerins viennent y tremper un bouton de lotus puis s'aspergent avec.  

                          

Cette partie religieuse est entourée d'une galerie couverte abritant des fresques décrivant l'évolution du site au fil du temps.

Un peu plus loin, un chedi d'or, sorte de cloche géante, abrite des reliques du Bouddha.

Ou encore, une maquette de grande taille représente le Temple d'Angkhor Wat au Cambodge

Wat Po : le Bouddha couché

Ce temple abrite une immense statue de 46m de long représentant un Bouddha couché en or (tant qu'à faire). Cette posture tend à indiquer qu'il atteint le Nirvana ou Illumination, la fin du cycle des réincarnations. Seule la plante des pieds est en nacre et est constituée de reliefs répertoriant les caractéristiques différenciant le bouddha de l'être ordinaire (par exemple la longueur des bras, des détails au niveau des sourcils ...).

Tout autour de la salle, sont disposés de très nombreux petits récipients dans chacun desquels les fidèles doivent déposer une pièce de monnaie. C'est une manière pour eux d'accumuler les bonnes actions en vue d'améliorer leur karma et d'avoir ainsi une situation plus favorable au cours de leur prochaine vie. 

A l'extérieur, on retrouve des temples aux toits en tuiles de céramique et des chedis avec toujours autant de détails. Le sculpteur thaï n’a jamais été tire au flanc…

Le Golden Mount

Au sommet d'une petit colline est érigé un grand chedi doré auquel on accède par un escalier de quelques centaines de marches. En haut, la vue sur les environs est particulièrement dégagée et le coucher de soleil est paraît-il magnifique. Tout le monde tourne dans le même sens autour de ce chedi en s'arrêtant régulièrement pour prier.

Giant Swing

Redescendus au bas du Golden Mount, nous aboutissons rapidement au pied de la Grande Balançoire ou Giant Swing. Il ne reste aujourd'hui que les piliers en teck de couleur rouge. Mais jusqu'en 1935, une cérémonie s'y déroulait chaque année au cours de laquelle des moines se balançaient pour tenter de décrocher une bourse remplie de pièces. Etant une activité très dangereuse, elle a ensuite été interdite.

La périphérie

Vers le nord de la ville, le Monument de la Démocratie se trouve au centre d'un rond-point. Etrangement, nous nous sommes retrouvés au milieu d’une grande foule, joyeuse. Peu après avoir demandé ce qu'il se passait (célébration de l’anniversaire du roi), le défilé a commencé. Quelques militaires ont été plutôt persuasifs pour nous faire comprendre qu'il ne fallait pas photographier le début du convoi : la voiture du roi est passée à toute vitesse. Ensuite, nous avons pu nous rattraper avec le défilé des associations. Voici un petit best-of. Mais il vous manque encore la musique donc je vais vous mettre dans l'ambiance. Pour les deux que je connaissais, il y avait : le Pont de la Rivière Kwaï (tiens, tiens ) et ... la Cucaracha (???).

                                                               

Quartier des malls devant lesquels est dressé un immense sapin de Noël. Ici rien de religieux (on est bouddhiste), c’est uniquement commercial. Même s’il faut reconnaître que chez nous, c’est un mélange des deux désormais. Quand on est sous le soleil et dans la chaleur, le contraste reste toutefois saisissant.

Je ne l'ai pas visité car le défilé précédemment évoqué m'accaparait mais il est un autre temple qu'on ne peut éviter notamment lorsqu'on emprunte les navettes fluviales sur le Chao Phraya : il s'agit du Wat Arun dit le "temple de l'aube". 4 tours d'angles qui encadrent une tour centrale nettement plus haute et que l'on peut escalader via un escalier central ultra-raide, une similitude avec l'architecture de quelques mosquées quand on a voyagé dans les pays arabes.

Sortie de nuit : le quartier chinois et son marché. Pas besoin de dessin, vous devinez d’où viennent les denrées (sauf les fleurs). Pour le calme il faudra repasser. Par contre pour l’exotisme on est servi avec un éléphant dans la rue. Nous, on balade nos yorkshires et autres canidés, le thaï promène son éléphant… Dépaysement.

Le petit + culturel

Partout dans le pays, devant les habitations, sont reproduites au sommet d'un piédestal de petites maisons finement décorées. Les habitants viennent régulièrement y déposer des offrandes de toutes sortes : nourriture, bougies, colliers de fleurs... Rien avoir avec des vestiges de l’enfance et une maison de poupée. Plutôt un moyen de cantonner les esprits à ces reproductions et donc de ne pas être importunés chez soi. Pour les démarcheurs par contre, pas sûr que ça fonctionne...